L’origine de La Maison du Bon Café, une histoire sur plusieurs générations
- 24/03/2016
- Cafés, Cafés
Derrière une marque et une entreprise, il y a des hommes et des femmes. Une histoire aussi. Celle de La Maison du Bon Café mérite d’être racontée. Entretien dans la bonne humeur avec Daniel Reynaud entouré de sa tribu.
Anne Faubeau : En quelle année a débuté la société ?
Daniel Reynaud : L’histoire commence en 1958. Elle a maintenant 58 ans. Bien plus âgée que moi (rires) !
AF : Portait-elle le même nom qu’aujourd’hui ?
DR : À la base non. En 1958, le concept de marque était peu développé. L’entreprise s’appelait simplement Cafés Reynaud. Le nom La Maison du Bon Café date de 1974.
AF : Où était-elle implantée à l’origine ? Est-ce que le choix de s’installer dans le Sud de la France a toujours été un objectif ? Et pourquoi ?
DR : Je vais vous décevoir. La réponse est toute simple. Nous sommes natifs de Châteaurenard (13) et notre choix de nous installer ici – et de rester ! – était tout tracé. Nous aimons notre région, nous y avons nos racines, et notre ancrage constitue une grande force dans le développement et la stabilité de l’entreprise.
AF : Retour à l’origine, en 1958 donc. À quoi ressemblait ce qui allait devenir La Maison du Bon Café ?
DR : En près de 60 ans, le métier a évolué. C’est une évidence. Mon arrière grand-père, Pascal Reynaud, a commencé comme cafetier-torréfacteur à Avignon – ce qui a donné la passion du café à son fils, Lucien, le fondateur de La Maison du Bon Café, qui commercialisait à ses débuts le café dans les épiceries des alentours. Avec l’apparition des grandes surfaces, mon père, Gilbert Reynaud, a développé le secteur de l’hôtellerie et de la restauration qui était alors en plein boom. C’était aussi le temps de l’apparition des machines expresso. Ils ont même été les premiers à importer d’Italie, les machines expresso de la marque ETERNA ! Puis c’est dans les années 60-70 que nous avons commencé à assurer tout le SAV, de la maintenance au dépannage.
AF : Comment est né cet amour pour le café au sein de la famille Reynaud ?
DR : Pascal, mon arrière-grand-père, était quelqu’un de curieux et aimait voyager. Le café est intimement lié aux rencontres, aux voyages et au partage. C’est lui qui a fait le premier pas dans cet univers. Nous, nous sommes nés dedans. Comme Obélix tombé dans la potion magique (rires) ! On l’a dans le sang. Et je suis content de voir que mes enfants, Charly et Audrey, ont le même ADN pour ça. De nos jours, c’est rare d’être la quatrième génération à exercer le même métier. C’est une fierté pour moi.
AF : Comment La Maison du Bon Café a-t-elle évolué au cours des générations et depuis que vous avez repris la gestion de la société ?
DR : J’ai racheté l’entreprise intégralement en 2002 aux actionnaires familiaux. Depuis, nous avons développé le service aux entreprises et les boutiques de vente aux particuliers ainsi que l’e-shop. Nous nous sommes également diversifiés avec nos marques de Thés, d’Infusion et de Chocolat. La création de notre atelier culinaire, avec nos macarons et cupcakes, a constitué un élan formidable pour l’entreprise.
AF : La grande particularité de votre entreprise, c’est qu’il n’y a aucun investisseur autre que vous-même. C’est un gros challenge remporté avec brio ! Pourquoi ce choix et comment cela se gère-t-il au quotidien ?
DR : Ce choix stratégique a contribué à notre succès. Nous sommes indépendants. Nous prenons nos décisions sans avoir un regard purement financier. Nous privilégions la qualité de nos produits et la relation sur le long terme avec nos clients. Bien sûr, cela nous demande des efforts. Les bénéfices ne servent pas de dividendes mais sont réinjectés pour améliorer les outils de production, la recherche et le développement et tout le déploiement de notre marque.
AF : Aujourd’hui, qui travaille à vos côtés au sein de La Maison de du Bon Café ? Quels sont les rôles de chacun(e) ?
DR : On est très famille. Je suis PDG, ma soeur Martine s’occupe des relations humaines et ma femme Christelle est aux commandes de l’administratif. En 2010, ma fille, Audrey, nous a rejoint comme responsable de la communication et depuis un an c’est Charly qui nous épaule sur le développement commercial. Vous voyez, chez nous, la famille ça compte (rires) !
AF : Parlons de votre métier. Comment se passe le processus de la sélection et de la création de l’ensemble des produits que vous proposez ? Qu’est-ce qui en fait la grande qualité ?
DR : Nous avons une particularité. Nous faisons le sourcing nous-même. On est sur le terrain. On connaît les fermes de productions. Les producteurs et parfois même leur famille. C’est une relation de commerce direct avec beaucoup de confiance mutuelle. Je pense que la qualité de nos produits reflète ça. Nous avons fait aussi des efforts sur la modernisation de nos outils de production. Notre usine de thé a 6 ans. Côté chocolat, on est sur du matériel dernier cri. Nous sommes des têtes chercheuses, nous nous remettons en question et sommes à l’écoute.
AF : Vous êtes en recherche permanente donc. Avez-vous un scoop à nous annoncer pour les prochains mois ? De nouvelles idées de développement ?
DR : 2016 est une année riche. Incontestablement. L’ouverture de la boutique à Saint Rémy de Provence est une belle réalisation. D’ici quelques jours, nous lancerons une nouvelle gamme de produits : le Saint Chocolat. Les thés glacés ont rencontré du succès l’année dernière et reviendront pour juin-juillet, accompagnés par des Ô de fruits. Niveau avancées techniques, nous avons développé des capsules de café adaptables Nespresso, la sortie est prévue pour septembre. Une dernière choses dont je suis particulièrement fier, c’est le lancement de Japanese Garden, notre gamme de thés bio avec des sachets 100% biodégradables.
AF : La Maison du Bon Café est l’oeuvre d’une vie, qu’est-ce qui vous plaît dans votre métier ?
DR : Nous avons beaucoup de chance. Nous manipulons trois produits de rois. Le thé. Le café. Le chocolat. Pour tous les trois, on parle de plaisir, de voyage, de création et de joie. Le reste n’a guère d’importance. Nous sommes heureux de faire le métier que nous exerçons. Nous sommes torréfacteurs. Mais je crois de plus en plus que nous sommes créateurs de plaisir et de partage.